Encore un coup des russes !…

Quand je suis arrivé au Japon, le pays était dirigé par le fougueux Koizumi, premier ministre plein d’allure et d’assurance, sorte de dandy politique doté d’une garde robe infinie, et dont la couverture médiatique était à se demander si la presse était réellement libre de ses choix éditoriaux. Koizumi était de tous les reportages, de tous les journaux télévisés par trois fois au moins, présenté le matin visitant l’armée en combinaison kaki (mais avec un petit foulard très chic quand même), le midi siégeant à la diète en complet noir parfaitement arrangé, le soir à l’opéra en queue de pie et nœud papillon, et l’été, en feu sur les banderoles hostiles des pays asiatiques suite à ses très contestées visites au temple Yasukuni.

Son successeur avec sa tête de j’y-parviendrai-pas n’y est pas parvenu et a bien vite cédé la place.

Après celui-qui-n’a-pas-beaucoup-compté, Yasuo Fukuda était lui un personnage tout en finesse, du genre pince sans rire, avec toujours un petit sourire en coin, et le petit trait d’humour et d’intelligence dans ses interview qui faisaient de lui quelqu’un de très recommandable, en tout cas, le personnage m’était très sympathique (car sur le fond, c’est un peu toujours le même parti au pouvoir depuis l’après-guerre). Et puis, las de tant de grossièretés autour de lui s’est éclipsé sur un discours qu’en substance j’ai compris ainsi : « vous me fatiguez… ».

C’est ainsi qu’Aso a accédé au pouvoir.

Et Taro Aso, c’est tout le contraire du cliché du japonais distingué qu’on peut avoir parfois en France. Taro Aso, c’est un ojisan comme je peux en croiser tous les jours dans mon quartier, pas trop la classe en fait.

Depuis quelques semaines, on entend beaucoup parler de Aso dans les journaux télévisé, pas tellement pour ses faits politiques, mais plus pour ses ratés… Car oui, le premier ministre du Japon se trompe sur la lecture des kanji dans ses discours en public et manque de vocabulaire. Autour de moi on dit que ce doit être la conséquence de sa passion pour les mangas.

Mais ce n’est pas tout, Aso n’est pas le seul à avoir des problèmes avec la lecture dans son ministère. Son comparse le ministre des finances, se trompe lui aussi, mais sur la lecture des chiffres. Un comble, c’est mal barré pour le pays ! 🙂

Et le pompon, c’est que ce même ministre des finances se trouve être en plus d’un mauvais lecteur, un alcoolique à la petite semaine. Et que récemment, celui ci lors d’une conférence de presse au G8 faisait concurrence à notre chef de l’état dans la série « je viens de rencontrer mon homologue russe et puisque je vous dis que je peux aller voir les journalistes… »

Lui a démissionné, pas notre président.

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Yes, we can know !

Le Kansai Scene (un magazine gratuit) du mois en parlait dans sa rubrique Tech, et bien sûr, j’ai ouvert un compte dessus (où n’ai-je pas de compte ouvert :). IKnow est un site d’apprentissage du Japonais, très bien fait, et surtout intégrant une dimension sociale (on apprend généralement une langue pour l’utiliser). Ce n’est pas le premier site du genre que j’essaye, mais celui ci est effectivement très agréable (est-il efficace ?…)…

A recommander pour les apprenants en japonais :

IKnow.co.jp

Et puis, sans aucun rapport ou si peu, je me suis rendu compte que j’avais oublié de vous parler de ce site dans un de mes derniers billets ; pour les amateurs de tourisme technologique ou industriel, il existe ce site qui liste les possibles dans la région de Osaka (attention si vous surfez du bureau, il y a du son) :

Osaka Workmanship Tourism

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Moi pas comprendre (ou appeller un chat un chat)

Regarder les actualités ici me laisse parfois bien perplexe.

Est-ce lié au fait que c’était hier la fête des enfants, et que la rédaction avait cherché à donner cet angle aux sujets du jour… toujours est-il que ça donne un peu l’impression de voir des gamins chercher n’importe quelle excuse pour ne pas avoir à faire la vaisselle.

On parle actuellement de faire intervenir des jurés populaires lors des procès au Japon. Et aux actualités de dimanche soir, on pouvait voir développé loooonguement, très longuement, vraiment très longuement les problèmes de garde d’enfant que ça pouvait poser (!) On croit rêver. Monopoliser l’antenne pour une poignée de gamins à placer chaque semaine parce qu’un des parent aurait été tiré au sort pour donner un avis au tribunal.

D’autres plus bienveillants que moi diraient qu’au Japon, on fait le tour complet du problème avant de prendre une décision, qu’on analyse chacun des aspects, un à un (on entend ça par exemple dans les CCI lors des journées « Export-Japon »).

Mais là, ça me laisse franchement songeur. D’habitude le problème des places en crèche n’a pas l’air d’intéresser grand monde, et l’administration se repose sans détour sur les grands parents pour se dédouaner de cette coûteuse tâche*… Et est-ce si innenvisageable – si c’était vraiment la question – d’imputer au budget de la justice le coût 4 à 5 assistantes maternelles pour prendre en charge la vingtaine d’enfants concernés (car une étude avait été faite pour ce reportage sur ce que ça représentait en nombre 🙂 ?

Est-ce qu’à l’inverse l’aversion à l’idée de devoir prendre la décision d’inculper quelqu’un (et je ne sais pas si les jury populaires devront gérer les cas passibles de peine de mort ; les premiers ministres ont parfois eux-même du mal à signer les papiers là où c’est pourtant dans leurs fonctions) ne serait pas le vrai sujet à voir et traiter ici ? C’est en tout cas mon avis, j’ai quand même l’impression que le Japon traîne des pieds et se cherche des excuses pour ne pas voir entrer en application ces nouvelles procédures.

Sans grande transition, le sujet suivant donnait des chiffres sur la population japonaise, et la proportion de jeune. La part des jeunes de 0 à 14 ans par rapport au reste de la population serait de moins de 15% (ça fait pas beaucoup quand même)… là où de mémoire celle des plus de 50 ans représentait plus de 50% (là ça compte un peu)… Et la natalité n’arrête pas de chuter.

Et sans aucune transition cette fois ci, savez-vous ce qui fait l’importance d’un homme politique japonais ?

* Sur les formulaires, il y a une case à cocher concernant la proximité et la disponibilité des grands-parents.

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Changement d’horizon

On est en train de me changer l’horizon, et c’est visiblement suffisamment important pour qu’on en parle à la télé aux infos du soir. Ça a commencé peu après le nouvel an, lorsqu’une forêt de grues à poussé spontanément derrière le tablier du pont qui marquait de manière ferme le seuil entre le sol et l’infini. Et puis, depuis quelques jours, deux cages de métal sont sorties du néant.

Jiji le savait, c’est Sharp qui vient s’installer sous nos yeux, et d’après les infos, Sony s’intéresserait aussi à ce bout de terre artificielle de Sakai34.535771135.467846hama ; Sakai34.535771135.467846hama dont le nom impliquerait qu’il y ait eu un jour une plage ici. On la cherche encore.

C’est la troisième fois qu’on entend parler de notre quartier à la télé depuis notre arrivée. Il y a eu le scandale Osker Dream, une banale histoire de gestion douteuse d’argent public, puis la chute inexpliquée de cet hélicoptère sur la ligne de train qui file au sud, et enfin ce chantier très actif sur notre ligne d’horizon.

A chaque fois, c’est l’occasion de justifier auprès du petit qu’il est important de regarder les infos, là où lui préférerait évidemment Barbapapa, Anpanman ou Nihongo de Asobo. A chaque fois, on lui dit « regarde la maison là, à la télé ». Le temps qu’il s’intéresse à ce qu’on dit, généralement le sujet est passé et il nous répond « eh doko ? (où ça ?) » à quoi on ne peut que lui répondre « trop tard ».

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Pas de bol

Vu la semaine dernière dans les poubelles d’un petit magasin d’électroménager du coin, le genre de magasin fréquenté uniquement de petits vieux qui y cherchent un service de proximité et le conseil qui les fera sortir du brouillard technologique, quitte à payer plus cher que dans les chaînes présentes pas beaucoup plus loin, et à attendre une semaine que sa commande arrive parce que le magasin n’a pas de stock.

Comment réagira l’acheteur quand il verra sur sa télé flambant neuve le soir de son achat que le lecteur de disque optique qui est juste dessous est déjà enterré… Il s’en passe en une semaine !

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Fiction

Le 31 mars 2007, entre 12h10 et 12h15, Monsieur Ghismo, que faisiez-vous ?

Euh..

Va pourtant falloir nous trouver quelque chose.

Bah ça fait loin quoi…

Vos empreintes ont été retrouvées dans un endroit où vous ne pouviez pas vous trouver par hasard, vous devriez bien de vous souvenir de quelque chose.

Beh…

Répondez.

J’ai le droit à mon Picasa ?

5 minutes, pas une de plus.

Ah voilà, je prenais des photos dans les sous-sols des anciens bureaux de mon épouse pour pouvoir répondre à un billet de Kapoue huit mois plus tard. Vous avez raison, pour se trouver là, fallait avoir un sacré mobile. Mais heureusement pour moi, à l’époque, les empreintes vous ne me les aviez pas encore prise à la frontière, et vous ne m’avez pas retrouvé pour le méfait que je n’ai pas commis.

A partir d’aujourd’hui, les empreintes c’est pour tout ce qui ne porte pas un nom japonais, mieux vaut en rire.

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Prendre ses marques

Un enfant métis au japon se fait appeler « half », en anglais dans le texte, ouvertement, et ça ne choque personne d’ailleurs. Le fait que ce soit de l’anglais est sans doutes moins dur, moins difficile à placer, plus cool que de qualifier ce gamin si « kawaii » l’instant d’avant de « moitié » dans la langue locale. Moitié de quoi d’ailleurs, moitié français, forcement pas tout à fait japonais, demi on ne sait trop quoi, mais, quoi qu’il en soit, pour les japonais, un métis n’est pas complet.

Lorsqu’on est entré avec ma petite famille au Japon, il y a un peu plus d’un an, on avait fait le contrôle d’identité ensemble. Ensemble, ça reste logique pour une famille. Une loi qui doit entrer en application prochainement, va changer un peu la situation. Désormais, dans la famille, Papa, doit donner ses empreintes, et pour rentrer à la maison, il passe à droite, Maman, passe dans la file de gauche, et le petit… le petit, il est « half »… partagé, la file du milieu n’a pas été prévue, de toutes façon, lui, il compte qu’à moitié.

Alors, bien sûr, laisser ses empreintes à l’aéroport ce n’est pas douloureux, ça pique pas les doigts, c’est même pas sale, aujourd’hui, avec la technologie, même plus besoin d’encre, on peut même parler de progrès. Même pas très grave. Et puis, ses empreintes, quoi qu’on fasse, on les laisse partout, tout le temps, alors on se demande bien quelle mouche les a piqué, tous, pour qu’ils cherchent tellement à se les garder pour eux leurs empreintes (il eût été un temps quand même où on parlait de présomption d’innocence)…

D’autant, qu’une croyance populaire, largement répandue, tellement répandue qu’elle a menée au pouvoir un président aux USA, un président en France, et sans doute d’autres ailleurs, voudrait nous faire croire que la technologie et le flicage nous mènera aux portes de la société idéale, sécuritaire, cloisonnée, froide. Un monde merveilleux, où sont interdit les biberons dans les avions, et où dans les démocraties, les étudiants qui posent des questions poil-à-gratter se font molester au pistolet électrique sous les rires de ses camarades.

C’est le moment, les esprits sont prêts.

Alors pourquoi eux, une minorité parmi les minoritaires, là, avec leurs demis enfants, leur vie à cheval entre deux pays, eux qui ne sont même pas des terroristes, qui cherchent à s’intégrer, pas faire trop de vague, et qui ont la conscience tranquille des honnêtes gens, pourquoi eux, et une poignée d’autres, agitent vainement les bras contre cette technologie que le monde entier est en train de déployer ?

Technologie en version béta, les évolutions suivront, avec mises à jour automatiques, autoritaires, comme il se doit lorsqu’il est question de sécurité. Aujourd’hui les empreintes, demain les gènes, ça offre tellement d’autres possibilités d’interprétation, les gènes, après demain la numérologie ; à bijection, bijection et demie, après tout, Science est Vérité, quand on y croit. Vérité partagée, les bases de données de mes amis sont mes amies. Et Vérité au long cours, conservation « à vie », perpétuité annoncée pour vos empreintes prises même pour un passage éclair sur le territoire Nippon.

Bien sûr des fuites, des usages non annoncés, des changements de politiques régionales, ne sont que de l’ordre de la fiction, bientôt on nous reparlera de 1984, et quand on pense que c’était il y a 23 ans, et que c’était même pas pour de vrai, il n’y a pas de raisons de s’alarmer.

Non, vraiment les empreintes, ce n’est sans doute pas nécessaire, si encore on était sûr que ce soit efficace, mais là… on a quand même l’impression que ça sert un tout autre objectif.

Il y a une pétition que je vous invite à signer, une goutte d’eau peut-être, mais, ça apporte un peu de fraîcheur les gouttes d’eau.

Edit : Et les gouttes d’eau, ça fait aussi un (tout petit) peu avancer les choses.

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Avoir Ikea pour voisin

Ca sera le cas pour nous en 2008… Ikea ouvre un magasin à Osaka, et c’est vraiment tout près de la maison. C’est mon épouse qui va être contente ! Je me demande pour ma part si ils feront leurs petits sandwichs au poulet et aux légumes qui coûtent rien.

En plus on aura droit à Benoît Poelvoorde comme manager, c’est bien lui sur la photo, là, hum ?

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On ne dira plus jamais "J’ai mes billets !!!!"

L’IATA dans un communiqué annonce avoir passé commande des quelques 16,5 millions de billets d’avion papiers nécessaires pour couvrir les besoins jusque fin mai 2008. A partir du 1er juin, tous les billets d’avion émis seront électroniques. Non, pas électroniques, nucléaires.

Bien entendu, il est question de coût dans cette décision, 7 euros d’économisé par billet avec en bonus une conséquence écologique de 50’000 arbres sauvés de l’abattage (c’est facile de se donner bonne conscience écologique, quand on sait ce qu’un avion génère comme pollution…).

Tant pis pour les albums photos, l’excitation préalable aux grands départs et les souvenirs, tant mieux pour les arbres 🙂

via Art du service

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Iciii, à Nagaaïkôen…

… Il fait chaud !

Nagai Stadium, si vous suivez les championats d’athlétisme, ça vous dit sans doute quelque chose, c’est ici que se déroulent les épreuves. Il se trouve que c’est à proximité de la maison, à une vingtaine de minutes de vélo, juste au Nord de Abiko34.599527135.510150, si vous vous souvenez bien, on y était allé en début d’année.

J’y suis passé hier soir, pour voir un peu à quoi ressemblaient les abords d’une manifestation sportive internationale. Vous connaissiez peut-être le stade, je vous propose ici ses environs proches, de nuit (enfin, de nuit, à 20h)

Tout d’abord, le quartier. C’est en fait un petit quartier de banlieue, qui ressemble beaucoup au mien, avec ses pachinko, restaurants, et hôtels dès la sortie de la station de métro. Des tas de taxis aussi. Comme partout. Beaucoup de lumières qui clignotent, sur 100m seulement, après, le tissus urbain n’est plus fait que de petites baraques et de tours d’habitations. La banlieue.

Et puis il y a ce parc, Nagaikôen34.61137135.52033, avec son stade au milieu. De jour, ce n’est pas partout très engageant ; comme beaucoup de parcs à Osaka, on y trouve de grandes étendues de terre battue, sans un arbre au centre, on pourrait penser à un no man’s land en plein été, mais les gamins y sont malgré tout nombreux à faire les cons en plein cagnard. Le soir, les grillons font le boulot des cigales, mais en plus timide. Cigales qui de toutes façon même le jour ne sont maintenant plus trop de la partie, après quelques semaines à tomber comme des mouches, il n’y en a plus beaucoup à chanter par chez nous. Le parc est assez grand, c’est peut-être ce qui lui vaut son nom de « Parc où on reste longtemps » (qu’on me corrige si ma traduction est mauvaise : 長居公園).

Sans ticket, impossible de s’approcher de trop près des installations. Par contre, sur une petite (très petite) place encadrée de boutiques et de stands publicitaires on trouve des tables, des chaises, même des parasols, et un écran géant qui retransmet en direct les épreuves pour les désargentés qui veulent malgré tout participer à l’évènement. Pas vraiment la foule cependant. On y trouve de quoi manger et boire, des furankufuruto (des saucisses de francfort), du poulet frit, des glaces, un peu de tout, et l’ambiance est à la japonaise, très participative, les voix s’élèvent d’un bloc quand un athlète vient de passer la barre au saut en hauteur. Ooooooh !

C’est donc ça une manifestation internationale… il y avait infiniment plus d’ambiance et de monde aux abords des matsuri confidentiels de cet été.

Et sur le chemin il y a ce passage à niveau, connu pour être perpétuellement fermé. Ce n’est pas une légende, le temps de prendre les photos, il ne s’ouvrait qu’épisodiquement, parfois pour se refermer aussitôt ouvert.

Et j’ai du m’y prendre à de nombreuses reprises pour attraper cette photo des rails… le temps de me rendre au milieu de la voie, poser l’appareil, tenter un cadrage, déjà les sirènes retentissaient : KlonKlonKlonKlonKlong.

Blogger n’est pas toujours sans danger ! 🙂

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