Le pont aux grues

Suite et fin de la déambulation du lundi de Pâques

En filant au sud, on arrive sur le Pachinko de Tsuruhashi34.665299135.530176 qui annonce tout en couleur et sans portes automatiques un quartier dédié aux plaisirs, un peu délaissé, surtout à cette heure, aux murs noircis de crasse, imbibés du gras de friture des innombrables bouibouis aux activités sulfureuses. Un coupe gorge sans danger apparent, bâti comme toujours autour des gares de métro et de train express.

Une obasan croise ma route et regarde en direction de ce que pointe mon objectif. Haussement des épaules et regard désapprobateur. Je ferais mieux de me cantonner aux cerisiers. Comme tout le monde.

A l’autre bout du shôtengai, les bars et restaurants à quat’sous font place progressivement à un quartier d’habitation, petites maisons individuelles, beaucoup de couleurs, usées, maisons traditionnelles, et jardin public sous la ligne de chemin de fer. Un Love-Hotel défraîchi aussi s’y est logé offrant ainsi sans doutes quelques vibrations supplémentaires, comprises dans le prix, 3500 yens.

Et pour ceux que ça interesserait, après celle du matin, la carte de l’après midi ou les deux réunies

technorati tags:,,,

Soirée en ville

Ce soir, on a laissé le petit chez Baba, nous permettant de filer en ville manger tranquille dans un des innombrables restos d’Umeda. On n’avait pas trop décidé de où on voulait manger, je savais juste que je voulais passer au Yodobashi Camera pour regarder de plus près les appareils photos et les boites à lumières (c’est bientôt mon anniversaire), mon épouse, elle, voulait aller à la librairie acheter des bouquins.

Ce n’est qu’ensuite qu’on s’est dirigé dans le shôtengai (passage commerçant) qui file au Nord jusqu’à Ogimachi34.703676135.509598. Mon épouse cherchait un Okonomiyaki, et s’est arrêté devant un restaurant en sous sol, c’était écrit « tout à 315 yens »… pas cher !

On descend les escaliers, et la déco est très rustique, volontairement rustique. Le sol est en graviers et en pierres plates, les murs sont recouverts d’un torchis grossier (laissant apparaitre le béton là où il s’effrite un peu trop) avec quelques croisées en bois vieillis. Il y a du monde dans le petit couloir (il serait plus juste de parler de boyau, on s’y croise difficilement), et on attend une bonne demie heure sur de petits tabourets. La disposition des lieux fait qu’on n’a encore rien vu du restaurant.

Pendant ce temps, on a eu l’occasion de faire la connaissance de deux cafards fuyant sur les murs, deux cafards de concours, qui seront l’un après l’autre mouchés d’un geste précis par le responsable du restaurant, arrivé sur les lieux alerté par les cris des demoiselles de devant.

Mon épouse me dit que ce n’est pas grave, que les cafards dans un restaurant, c’est souvent le signe d’un bon restaurant… C’est incroyable ce que les japonais peuvent être consensuels ! 🙂

Et puis, notre tour venu, on finit par passer à table. Et c’est assez sympa. Un comptoir fait le tour du grill, géré par le chef. Devant, comme au marché, des paniers de bambou présentent plein de choses super appétissantes : des coquilles Saint Jacques encore vivantes, des pavés de viande rouge, des légumes, des poissons, et il suffit de montrer du doigt ce qu’on veux pour que ça atterrisse sur le grill avant de nous être servit au bout d’une longue pelle de boulanger en bois.

L’ambiance est très relax, le pépé à ma gauche, avant de quitter les lieux me montre du doigt les coquilles Saint-Jacques, me les nomme en japonais et ajoute que c’est bon. Les filles qui attendaient devant nous dans le couloir, bien que corréennes et ne parlant pas japonais, ont aussi trouvé à discuter et à se faire expliquer la carte par d’autres clients…

Et quand on est servi, c’est incroyablement bon, on comprend que les cafards soient aussi dodus.

En sortant des lieux, je suis repassé pour la première fois de nuit devant ce qui m’a servi de couverture pour mon photobook, et, de nuit, c’est vraiment une toute autre ambiance. L’éclairage en contre plongée donne un air plutôt inquiétant à cette geisha de bois sculpté.

Je me suis aussi arreté prendre une photo de ce couloir isolé de la gare d’Umeda où quelques restaurants rapides accueillent des salary-man solitaires, solitaires ou pressés, ou les deux, sous l’éclairage froid et inhospitalier des néons.

technorati tags:,,,

Chignons gominés

Il y a quelque chose qui fait toujours rire les japonais, c’est de plier en trois les billets de 1000 yens (comme ça) pour voir l’illustre personnage qui y est représenté sourire ou pleurer.

Quand on a reçu aujourd’hui les papiers du consulat pour les élections de ce week-end, mon épouse n’a pas su se retenir de faire le même sort à l’affichette de Sarkozy.

J’avoue, c’est pas très malin, mais fallait pas dire du mal des Sumo, ça fait pas plaisir aux japonaises !

Et puis tant qu’on peut encore rigoler…

technorati tags:

Ils sont tous à Kyoto aussi !

On poursuit la marche dans Kyoto34.986796135.758678 de dimanche dernier

On s’est ensuite enfoncé dans de petites ruelles bordées d’un ruisseau totalement asséché, qui, comme le sont la plupart des ruisseaux nippons dans les villes, est pavé de dalles de béton imprimées de motifs en reliefs, probablement pour ralentir les flux lorsque l’eau dévale la pente. La verdure ombrage tout le long de la rue rafraichissant l’air d’une manière toute agréable. On a remis un pied en été et la lumière est incroyablement directe.

Une maison-cottage-café donne quelques airs d’Angleterre à ce coin de rue, et probablement un passionné d’astronomie s’est construit ce qui ressemble à un observatoire miniature sur le toit de sa maison.

Un petit sanctuaire annonce le temple, et en tournant au coin de la rue, on se rend compte que notre premier objectif (le temple suzumushidera) attendra une autre fois… Des marques indiquent les temps d’attentes, et le bout de la queue frise le libellé « 2 heures »…

On prend une glace à 350 yens dans une échoppe non loin de là. L’obasan qui tient la boutique est très bavarde : « Oh ! Qu’il est mignon ! Et ah mais votre mari est d’où ? De France ? Ah, il y a un Suisse qui habite le quartier ! Vous prendrez ? Il est mignon quand même ! Une glace Macha et une Vaniira… Et mais au fait, ce ne sont pas les élections en France ? La semaine prochaine, oui… Ah mais que le petit est mignon ! Merci client sama, merci ! Votre mari est vraiment doué en japonais !* Il est mignon hein ? ». Discours dont la courtoisie contraste avec la rudesse du panneau scotché sur la porte des toilettes : « Pour utiliser les toilettes, nos honorables clients doivent justifier d’une note de 500 yens minimum, par personne. Il pourra être demandé une contrepartie financière aux contrevenants.« 

* Sauf que je n’ai pas prononcé un mot je crois 🙂

technorati tags:,,,

Bugs de vote

Je découvrais juste avant le premier tour que quelques 82 maires en France avaient décidés d’autorité de faire voter leurs administrés sur des ordinateurs de vote. Dans le principe, ce n’est pas tolérable, qui accepterait de voir les urnes se faire dérober à la fin du scrutin pour qu’on les fasses dépouiller dans le plus grand secret par une entreprise privée ? Aujourd’hui, j’ai du mal à me retenir de revenir sur ce qui s’est passé dans la pratique… C’est tellement… tellement…

Désolé, je ressers donc le couvert sur le sujet, mais je pensais au moins que les ordinateurs de vote seraient – au minimum – fiables et exempts de bugs flagrants…

D’après le conseil constitutionnel (que je cite en italique à suivre), rien, il ne s’est rien passé de remarquable, on ne peut pas faire de lien entre les retards constatés, les incompréhensions, la défiance de certains administrés et le mode de scrutin électronique. Mais que quand même, étant donné le « climat de psychose« , que « l’usage des machines à voter n’est pas psychologiquement accepté, à tort ou à raison« , « le plus sage serait sans doute (…) d’y renoncer provisoirement« . Ce qu’ont fait au lendemain du scrutin un certain nombre de communes, mais les autres ?

Pourtant, même en n’étant pas en France, filtrent quand même quelques informations pour le moins délirantes sur ce qui s’est passé dans les communes lors de ce scrutin.

Un assesseur (je précise qu’il est partisan de l’abandon des ordinateurs de vote, mais ça n’enlève rien aux faits relevés) d’un bureau de vote à Issy-les-Moulineaux retrace une journée de vote bien particulière, une machine à voter pleine de bugs, erreurs de traductions, plantages, écrans blancs, votes acceptés sans bip, et pour finir sur une erreur de comptage, le nombre de vote comptabilisé par l’ordinateur ne correspondant pas à celui des signatures sur le registre. Un vote de trop dans l’ordinateur, on ose espérer qu’il s’agit d’un électeur parti sans signer dans le chaos ambiant et pas une « fantaisie » de la machine…

Le vote n’a pas été annulé (ç’aurait été délicat de demander à ceux qui ont passés 2h en plein cagnard de revenir pour un tour), mais le président s’est basé sur une « jurisprudence indiquant qu’en cas d’écart le chiffre le plus faible est retenu et la différence de voix est retirée au candidat en tête« … Jurisprudence qui n’est pas si délirante dans le cas d’un vote papier, on peut difficilement imaginer que tous les bulletins soient fantaisistes. Mais quand une machine se trompe sur un total… quel bug a pu rendre une simple addition défectueuse, et ce bug aurait quels autres effets…

Autre témoignage lu sur un forum suffisament précis pour lui porter du crédit et qui synthétise d’autres témoignages lus par ailleurs : à Courbevoie, 1500 inscrits, 1 machine, 1 minutes nécessaire par votant (et pas question de réflechir à son choix au dernier moment). Petit calcul, il faut… oui, 25h dans le meilleur des cas pour laisser voter tout le monde… Oui, mais les bureaux des votes ne sont en théorie ouverts que 12h. Au mieux, moins de la moitié des inscrits étaient souhaités aux urnes…

Demicratie ?

Seulement voilà, à 4000€ l’unité, on comprend que certains maires hésitent à investir dans plusieurs machines… La loi précise pourtant qu’il faut 1 isoloir pour 300 inscrits, à Courbevoie, il aurait du y avoir 5 isoloirs (à 400 €) à la place d’une seule machine (et quand on voit la bête en photo, on se demande ce qui coûte aussi cher… Le logiciel plein de bugs ? Le coffret en plastique-que-j’ai-le-même-sur-ma- perceuse-sans-fil ? Ah oui, c’est vrai, il y a un « bip de secours », on comprend mieux… 2000€ par bip, on pourrait désosser des mobylettes, non ?).

Et quid de l’accessibilité de ces machines ? Quand on lit aussi des témoignages de personnes handicapées obligées de se faire accompagner pour voter du fait de l’absence de reflexion sur l’ergonomie de l’isoloir électonique, et puis il y a ceux qu’un écran impressionne, vous n’en connaissez pas autour de vous ??

Revenons maintenant sur les objectifs du conseil constitutionnel qui rappelait à la veille du scrutin que ce n’est pas sale (la loi date de 69) et qu’on pouvait avoir confiance (vous vous souvenez de la marionette de Mégret aux Guignols ?) :

  • « un objectif économique et matériel : réduire les coûts d’organisation des élections et accélérer le dépouillement des résultats le soir du scrutin.
  • un objectif environnemental : supprimer les bulletins en papier.
  • un objectif citoyen : permettre un accès plus aisé aux opérations de vote pour les personnes handicapées. »

En quoi l’ordinateur de vote offre de réponse à un de ces points, le second tout au plus*, mais à quel prix… Accélérer le dépouillement et faire attendre les votants jusque 2h sous le soleil ; réduire les côuts de l’organisation en empéchant la moitié des votants de parvenir jusqu’à à l’urne ou en fermant les bureaux de vote plus de 2h30 après la fermeture officielle ; supprimer les bulletins papiers, ainsi que toutes les possibilités de recomptage, et admettre les erreurs de la machine parce qu’on ne peut pas faire autrement ; permettre un accès encore plus restreint aux personnes handicapées… et faire confiance à des sociétés privées qui acceptent les dons des partis**

* Et si après le tout papier on se rendait compte que le tout électrique c’est pas si top non plus…
** Cette vidéo porte sur une société américaine DieBold. Certaines mairies ont fait le choix de ES&S pour ses machines à voter, ES&S qui n’est pas connu pour sa grande fiabilité

technorati tags:

Fabrique de billes

La marche du lundi de Pâques se poursuit.

En fait, l’objectif secret que je m’étais fixé consistait à rejoindre à pieds Umeda34.7025135.49793 depuis Osakajo34.687251135.525670. Sur google maps, j’avais repéré que ça n’avait pas l’air impossible, et je me souviens de l’été dernier l’avoir fait depuis la rivière. En arrivant dans le parc d’Osakajo, on peut voir un bâtiment dont je sais qu’il se situe à Umeda34.7025135.49793… Chouette chouette, je n’aurai qu’à aller en cette direction et je pourrai me vanter de l’avoir fait.

Sauf que le bâtiment finit par disparaître, et que le tour du château m’a fait un peu perdre sa direction. Dans ces grandes villes, on n’est jamais totalement perdu car dès qu’on perd le fil de notre marche, il y a toujours une bouche de métro (il suffit de marcher à peu près droit, le temps qu’il faut) pour nous rappeler où on se trouve et si besoin rejoindre à coup sûr des lieux connus. C’est ainsi que j’ai su que j’étais finalement arrivé à Tamatsukuri34.673417135.532965 (dont ma traduction approximative m’a inspiré le titre du billet) ; dans la mauvaise direction donc, mais, qu’importe…

Qu’importe car sans cela je ne serais probablement jamais venu dans ce temple aux cerisiers magnifiques, où tombaient les pétales comme de la neige, abritant un cimetière militaire, et entouré de jardins public pleins de gamins très ennuyeux 🙂

technorati tags: , ,

On va tous à Kyoto !

Mon lundi de Pâques n’est pas encore achevé d’imprimer que commence la golden-week au Japon, semaine où les jours fériés se suivent et offrent aux Japonais la chance de pouvoir partir en vacances tous en même temps tous aux mêmes endroits à prix d’or. Bon, en ce qui me concerne, je suis sur le calendrier français, je travaille donc (hors 1er mai bien sûr), mais mon épouse a quelques envies de voyages… ce dimanche, c’était direction Kyoto34.986796135.758678, Arashiyama35.013021135.680122 ; avec des trains rutilants Hankyu pour le petit.

Nous sommes descendus une station avant celle d’Arashiyama. Mon épouse voulait visiter le temple de suzumushi, et moi je voulais prendre des photos de la forêt de bambou d’Arashiyama. Sur la carte, la distance entre les deux semblait raisonnable, on a décidé de rejoindre les deux à pieds. Sorti de la gare, on a filé au combini du coin pour acheter des onigiri, sandwich et boissons en tout genre qu’on a mangé au bord de la rivière Katsura, dans une odeur pas désagréable de barbecues, c’est qu’il y avait du monde à avoir eu la même idée que nous !

Après avoir laissé derrière nous deux compères disgracieux – un ushimushi volant et une monstruosité sans nom, sans tête non plus, offerte en cadeau avec mon café – on a pris la direction du sud, croisant sur la route la maison d’un garde barrière longée d’un petit ruisseau offrant une perspective sympa. Sympa si on ne s’y arrête pas.

technorati tags:, , , ,

Plus que quelques jours !

Quelques mots sur ma petite boutique

La copine qui s’occupe de l’envoi de mes photobook en France vient bientôt me rendre visite, aussi, je fermerai temporairement la boutique pour vous éviter des délais de livraison trop importants.

Et puis, j’ai dû augmenter le prix du photobook car le colis qui venait de l’imprimeur aux USA n’est pas passé inaperçu à la douane (faut dire, un colis de 20kg…), et j’avais pas trop pensé à ça en faisant mes petits calculs… woups.

Bon, mais j’ai pensé à vous qui me lisez ici, et je vous offre jusqu’à la fermeture temporaire de la boutique dans une semaine, un petit coupon qui vous ramène le photobook à l’ancien prix (quelle aubaine) !

Lors de la validation de votre commande, il vous suffira de donner le coupon Tr0p_Symp4_9h15m0 pour bénéficier de 5€ de réduction, vous avez jusqu’au 4 mai 2007 🙂

Y’en aura peut-être pas pour tout le monde !

Et je vous ai dit déjà qu’on parle à gauche à droite de mon petit bouquin ?

technorati tags:

Contourner le château

Et le lundi de Pâques continue aussi l’après midi.

Après avoir hésité en gare d’Umeda à filer à Kyoto34.986796135.758678, j’ai finalement pris le parti de rejoindre le parc d’Osakajo et ses cerisiers. Ce parc qui entoure le château est en fait très étendu et il faut plus d’une heure pour en faire la moitié d’un tour. Passer par le château au centre est un peu plus rapide, plus sympa aussi.

Ce jour là, il y avait des cars de touristes à toutes les portes, chinois ou japonais, mais tous troisième âge. Touristes qui suivaient comme ils le pouvaient leur guide et son petit drapeau-a-ne-surtout-pas- perdre-de-vue-sinon-on-est-perdu. Visiblement l’étape précédente de leur voyage organisé avait du se faire au Yodobashi Camera, car tous ou presque exhibaient des appareils photo dernier cri flambant neuf. Tchiiiiiizou.

Aujourd’hui, les cerisiers n’ont plus leurs fleurs. Quelques arbres tardifs par endroit narguent leurs voisins pressés sous une certaine indifférence des passants. Ohanami c’était avant.

technorati tags: , ,

La sonnette de Pavlov

Vu sur Mariem’s Blog et je ne résiste pas à l’envie de vous proposer également cette courte vidéo.
http://www.youtube.com/watch?v=lnL4fjMzsSU

Vidéo qui montre bien que la terreur ressentie par les piétons face aux vélos est ici partagée par l’ensemble de la population, provoque des réactions épidermiques jusque dans les escalators et les allées des superettes, et que je ne suis pas seul stressé de la situation 🙂

technorati tags:

Mots clés en nuage pour ce blog :

appartement du mois au quotidien aux infos bicyclopédie blogger party #2 #3 #4 blogging boutique chinden cuisine démarches administratives déménagement electro en famille en photo expatriation flock fêtes et traditions génial j'aime-j'aime pas japon kobe kyoto langue japonaise la photo du vendredi la toute petite le petit logement lundi-de-paques mou si mou météo nara osaka pano plaît-il? projets santé sayonara-sale souvenirs tokyo transporteur tsuwano vacances vu de l'appart week-end à tsuwano