Depuis que je suis au Japon, je regarde un peu plus la télé que lorsque j’étais en France. Non que les programmes soient grandement meilleurs, mais j’ai deux très bonnes raisons de regarder la télé :
- J’ai ici une télé qui marche, et ça aide (le petit avait pété mon 82cm)
- Je n’ai pas besoin de l’allumer, le petit sait très bien le faire tout seul.
Et donc, tous les matins, entre un peu avant 8h jusqu’au départ pour la crèche, on voit se succéder à la télé
- 7h40 : Eigo de asobo,
- 7h55 : You gotta quintet (puchi),
- 8h00 : Nihongo de asobo,
- 8h10 : Pitagora suichi,
- 8h15 : Inai inai bah !
- 8h35 : Okaasan to isho
Et je commence avec ce billet une série pour vous présenter les programmes pour la jeunesse ici au Japon.
Le rythme est rapide, et les programmes courts, ce qui n’est pas étonnant pour des enfants qui se lassent très vite. Les émissions sont elles même composées de programmes plus courts.
Plus surprenant (qu’on me le dise si c’est la même chose en France) : les émissions sont reprogrammées la plupart du temps à l’identique tous les jours de la semaine, et au bout de 3-4 semaines, on revient au programme du mois passé, on revoit donc à loisir les même scènes traitant des même sujets, … Economique.
Pédagogique peut-être aussi un peu.
Et parmi ces émissions, la « number one » pour le petit est incontestablement « Pitagora suichi » et en particulier une de ses composantes « Algorithm Taiso / Algorithm Kôshin ».
La première fois qu’on voit ce programme ça ressemble à ça (pour bien comprendre, faut regarder les 2 premières vidéos, moins d’une minute chacunes) :
… et on comprend pas forcément trop le principe, surtout pour des enfants, on peut par contre apprécier les images comme une performance artistique abstraite. Ce n’est que quelques minutes plus tard qu’on comprend un peu mieux en voyant ça :
Et puis, cette émission semble aussi avoir ses fans, l’été dernier j’étais allé à une rencontre d’utilisateurs de mixi (une communauté japonaise en ligne), fans de l’émission, dans un parc d’Osaka. Et ça donne ça :
Il faut aussi préciser que le Taiso (la gymnastique) est quelque chose d’omniprésent ici. Le matin dans certaines entreprises, les employés avant de commencer le travail font quelques minutes de gymnastique collective (lors de mes détours matinaux, il m’est arrivé souvent d’entendre la musique caractéristique au piano ponctuée de « Ich’ Ni’ San’ Shi’ »). Dans les parcs l’été, les enfants se réunissent sous la surveillance d’un adulte porteur du magnétophone à cassette. Dans l’avion qui vous emmène au Japon, revient régulièrement un court programme d’étirements musculaire qui a beaucoup de succès auprès des Japonais.
Cette émission aussi est assez répétitive, depuis 6 mois, on a vu passer : qrio (le robot humanoïde Sony), les guides de Tokyo35.673718139.697556, les pompiers de je-ne-sais-plus-où, les ninja de Kyoto34.986796135.758678, les champions de catch, les sumotori, les scientifiques de l’antarctique, les présentateurs de la météo, les marins de je-ne-sais-plus-quel-voilier ; sous les variantes : marche algorithmique, gymnastique algorithmique, exercice seul ou à plusieurs, ce qui fait peu de combinaisons pour 6 mois de programme quotidien (4 fois par jour).
Probablement grâce à cette réunion mixi, le petit est un grand fan de cette émission, et saute de joie dès le générique et nous indique en pointant la télé du doigt que ça va commencer. Il fait maintenant aussi les mouvements, bon, pas tous, seulement ceux qui l’intéressent, et en connais parfaitement l’enchainement.
Quand le programme se termine, il applaudit et retourne jouer avec son densha.
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